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Réussir l'incipit de son roman

L’incipit ou début du roman, un passage crucial

La pression est forte de réussir le début de ton roman ! Et pour cause, c’est le premier contact du lecteur avec ton histoire.

Faire une bonne première impression compte. Il faut être efficace dès les premières lignes.

Alors qu’il glane de nouveaux livres en librairie ou sur sa plateforme d’achat habituelle, le lecteur va prendre en considération plusieurs éléments pour faire sa sélection.

  • Une couverture dont il apprécie l’esthétique et qui l’informe sur le genre du roman.
  • Un titre qui l’interpelle
  • Une 4e de couverture dynamique qui pique sa curiosité
  • La lecture des premiers mots du roman, et parfois de quelques pages en milieu de livre pour découvrir le style et le choix de narrateur.

Les lecteurs sont assez nombreux à faire cette dernière vérification pour que l’on appuie auprès des auteurs l’importance de travailler l’incipit.

L’incipit d’un roman désigne ses premiers mots. Par facilité, nous utilisons ce terme pour parler du premier paragraphe d’un livre, des premières pages, voire du premier chapitre ou prologue.

En bref, pour désigner le premier contact du lecteur avec le style de l’auteur et son histoire.

Voici 5 erreurs à éviter pour réussir l’incipit de son roman.

Pour en savoir encore plus sur l’incipit d’un roman réussi, je te renvoie à l’épisode 45 de notre podcast où je détaille les différents types d’incipit possibles.

1) Faire un incipit d’action sans aucun contexte

L’incipit d’action est l’un des incipit que tu peux choisir pour ton roman. Il consiste à plonger le lecteur dans un rebondissement ou une révélation pour l’interpeller et l’intriguer de suite.

Seulement, si l’incipit d’action est en effet très efficace, il est souvent mal fait.

Il y a un risque à plonger le lecteur dans l’action dès les premières lignes alors qu’il ne connait encore rien de notre univers, de nos personnages, et des enjeux.

N’oublie jamais que le lecteur n’est pas dans ta tête et découvre tout.

Aussi, pour pallier cet écueil, équilibre bien les références à l’action avec quelques détails qui permettront au lecteur de visualiser immédiatement où, quand et avec qui il se trouve. Ainsi il comprendra mieux en quoi ce rebondissement est important.

2) Donner trop d’informations au lecteur

L’inverse est aussi un problème ! Ne noie pas le lecteur dans un trop-plein d’informations.

L’incipit d’un roman n’est que le début de l’histoire.

Une erreur commune de débutant est de vouloir trop en dire dans le premier chapitre et a fortiori dans les premières pages. Trop d’informations sature le lecteur et crée de la confusion.

Attention aux descriptions à rallonge sur le protagoniste et son environnement !

Trouve le bon équilibre pour en dire assez mais pas ne faire un exposé sur ton univers. C’est un exercice particulièrement difficile pour les auteurs de fantasy qui doivent expliquer le fonctionnement de leur monde imaginaire.

Il faut que chaque information donnée dans l’incipit du roman compte et serve à quelque chose plus tard dans le livre. Sinon, il n’y a aucun intérêt à s’y arrêter au début.

3) Vouloir être trop mystérieux

Certains auteurs aiment commencer leur roman par des vers de poésie, une citation, une chanson.

Plutôt que d’ancrer le lecteur dès les premières lignes dans leur histoire, ils cherchent à l’interpeller par la beauté ou le mystère d’un extrait de texte.

Encore une fois, tout est une question d’équilibre.

Ce peut être intriguant, mais veille à ne pas déconnecter ton lecteur de l’intrigue trop longtemps. S’il apprécie quelques lignes de poésie, il veut ensuite savoir ce qui se passe. Sinon, il décroche.

4) Démarrer par un dialogue avec trop de personnages

Une autre forme d’incipit de roman est l’incipit sous forme d’un dialogue. Il y a deux écoles le concernant.

  • Une école plus classique, qui te conseille de ne jamais commencer par un dialogue. Elle le voit comme un gadget narratif qui ne dit pas grand-chose du roman à ton lecteur et qui l’embrouille puisqu’il ne connait pas les personnages.
  • Une école plus moderne qui pense au contraire qu’il est intéressant de démarrer par un dialogue, que cela apporte du dynamisme à l’incipit, pour autant que l’on maîtrise l’art du dialogue !

Car tout l’enjeu d’un dialogue réussi est de bien gérer les incises narratives (à la fin et entre les répliques) qui vont venir contextualiser le dialogue pour ton lecteur.

Mon conseil : dans un incipit, ne fais pas parler plus de deux personnes. Tu dois donner quelques éléments de contexte sur tes personnages et tu risques de créer de la confusion pour ton lecteur si tu vas au-delà.

De la même façon, évite d’enchaîner trop de répliques, garde ton dialogue concis.

5) Un incipit déconnecté du reste de l’histoire

Ton incipit ne doit jamais être déconnecté de ton histoire ou il entre dans la case du gadget narratif.

Il doit apporter quelque chose, il doit avoir une logique après coup pour le lecteur qui finit ton histoire.

Prenons l’exemple d’un incipit d’anticipation. Il s’agit d’un événement ultérieur dans ton histoire que tu annonces dès le prologue ou le premier chapitre. Le lecteur doit dérouler l’intrigue pour retomber sur cette scène ou, en tout cas, sur cette temporalité plus tard dans l’histoire.

Un incipit gadget serait l’utilisation d’une scène que tu n’exploites pas ensuite. L’incipit d’anticipation fonctionne très bien s’il y a une logique à ce que tu choisisses cette scène pour garder le lecteur en haleine et qu’il lise avidement pour savoir quand ton héros se retrouve dans cette situation et comment il va s’en sortir.

Evidemment, cela te demande de maîtriser le plan de ton livre et de retravailler cette scène une fois le premier jet achevé.

Ce sera d’ailleurs le mot de la fin. Tu vas ressentir une grande pression à réussir ton incipit. Ne la laisse pas te bloquer pour commencer ton projet. Tu reviendras en dernier sur ces premiers mots pour t’assurer de faire quelque chose qui te convient et qui lance ton histoire de la façon que tu préfères.

Les grands points de la conversation :

– L’incipit d’un roman, élément du marketing du livre
– Les différents types d’incipit
– Le bon équilibre entre trop et pas assez d’informations
– Toujours éviter les gadgets narratifs

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2 Comments

  1. Philippe Nassi Reply

    Merci Lucie, votre intervention, claire, très claire, permet une bonne compréhension de l’utilité et de la technique d’un incipit.
    Personnellement c’est la meilleure, et de loin, définition d’un incipit; l’écoute de cet épisode, me conforte dans le choix de celui de mon roman en cours d’écriture. Sous la forme d’un prologue, il y a deux personnages, dont le personnage principal, et décrit la phase finale de mon histoire. Il comporte 13 lignes, une seule de dialogue.

    • LICARES Reply

      Merci pour ce retour Philippe !
      Je suis vraiment contente que mon intervention ait pu vous aider !
      Votre choix me parait très cohérent 🙂

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