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trope motif narratif

Les tropes littéraires que Lucie déteste !

Voici un article complètement subjectif !

Je t’invite à redécouvrir 5 tropes littéraires qui m’agacent au plus haut point. Ce n’est peut-être pas ton cas et tout l’intérêt de cet article est de te faire réfléchir à tes goûts en matière de trames narratives.

Je t’explique pourquoi ces tropes littéraires me sortent par les yeux ! J’espère moins les trouver en 2022 dans mes lectures.

Qu’est-ce qu’un trope ?

Ce mot de stylistique est détourné pour parler d’un motif narratif. En français, on l’utilise comme un mot valise pour définir les thèmes, les archétypes de personnages, les trames narratives qui se répètent dans de nombreux romans jusqu’à devenir de véritables motifs que l’on peut repérer facilement.

Ce qui caractérise le trope, c’est sa récurrence.

Je souhaite que cet article t’interpelle sur tes propres goûts, pour les affirmer ou pour les questionner. Qu’est-ce que t’évoquent tes tropes préférés ? Quelles émotions te suscitent-ils ? A quoi font-ils écho ?

L’héroïne en attente d’être révélée par un homme

Parmi les tropes littéraires qui décrivent l’évolution des personnages féminins, je soupire à chaque fois que je tombe sur cette héroïne perdue, fade et un peu simplette. Cet héroïne qu’un homme va transformer, métamorphoser, révéler. Elle ne comprend rien tant que l’homme ne lui explique pas.

Elle est intellectuellement et émotionnellement dépendante de lui.

C’est, pour moi, la mauvaise exécution du trope du pygmalion. Il s’explique dans la littérature classique, écrite à des époques où la femme était complètement dépendante de l’homme pour son ascension sociale, économique et pour se cultiver.

Mais à l’horizon 2022 ?

Je pense que le trope du créateur et de sa créature peut être plus puissant s’il n’est pas sexiste et trop simplifié.

On peut avoir des personnages masculins qui sont des guides et des mentors extraordinaires pour des personnages féminins moins dépendants.

Le trope de l’infirmière

Un des tropes littéraires classiques de la romance, il ne m’a jamais paru crédible ou très sain !

Dans ce trope, le personnage masculin frôle trop souvent la caricature. C’est un homme puissant, au sommet de sa carrière professionnelle… si ce n’est qu’il refoule ses sentiments et son humanité pour parvenir à ses fins et pourrait devenir une mauvaise personne.

Le « j’ai tout réussi dans la vie, je suis puissant, fort, mais je suis détruit de l’intérieur. Je ne fais confiance à personne, je n’arrive pas à m’ouvrir. »

Entre la figure féminine qui, elle, est de toute en douceur, dans l’abnégation, dans le soin à l’autre.

Elle va tout de suite comprendre ses failles et avoir pour mission de le sauver et d’en faire quelqu’un de meilleur. Il sera subjugué par tout cet amour et cette bienveillance et il finira avec elle.

Je reproche au trope de l’infirmière qu’il caricature les personnages en les cantonnant aux stéréotypes homme / femme.

A l’inverse, je trouve qu’il fonctionne très bien en alternance ! Quand tous les deux ont des failles et que leur rencontre les soigne mutuellement. Et pas quand, à sens unique, l’un est cassé et l’autre est son sauveur.

Les personnages auront plus de force et de subtilité si les deux s’apportent quelque chose.

Le flic abîmé par la vie

Passons à l’un des tropes littéraires le plus en vogue dans le polar ! J’ai nommé : le flic torturé, traumatisé, sur lequel tombe une ultime enquête qui sera sa rédemption.

C’est un enquêteur au bout du rouleau. De préférence divorcé, qui ne voit plus ses enfants, qui boit, qui se drogue, qui ne tient pas une seule relation, qui a perdu son co-équipier et foiré sa dernière mission… Bref, il a de quoi voir la vie en noir.

Seulement, le problème quand tout va mal, c’est que le personnage devient unidimensionnel. Il devient prévisible car sa personnalité manque de relief et de subtilité.

Et quand un personnage est sans surprise, on s’en lasse vite.

Pourquoi ne pas explorer un personnage qui a l’air d’être équilibré mais qui se révèle torturé au fur et à mesure de l’intrigue ?

Sans perdre la crédibilité et la logique de son personnage, le lecteur n’en sera que plus intrigué.

L’antagoniste omnipotent

Ne te lasses-tu pas du grand méchant au-dessus de la masse ? Il est super intelligent, il a tout anticipé, il a de l’argent et des ressources à volonté pour accomplir ses méfaits, il est partout.

Et surtout, ses motivations ne sont pas très claires. On ne sait pas trop pourquoi il dépense toute cette énergie et ces ressources à son entreprise (criminelle). Généralement, histoire de ne pas avoir à trop justifier ses motivations, on l’explique simplement par : « il est psychopathe. »

C’est trop facile ! Ce n’est pas crédible ! Comment justifier que cet antagoniste perd à la fin si tout le long du récit, le héros rame pour garder de justesse la tête hors de l’eau et que son adversaire sait toujours tout et le manipule sans qu’il s’en aperçoive ?

Comment passes-tu d’un héros largué à un héros qui le bat ?

Pour t’assurer de la vraisemblance de ton histoire, fais plutôt un héros et un antagoniste à la hauteur l’un de l’autre ou qui le deviennent au cours de ton action.

Quand la fiction devient manuel scolaire…

Je triche un peu. Je sors des tropes littéraires pour te parler de ma bête noire parmi les erreurs des débutants qui veulent trop bien faire.

Comment doser ce que le lecteur doit savoir pour la bonne compréhension de l’histoire ? Comment savoir ce qui est superflu car inutile pour histoire ?

Les auteurs de littérature de genre tombent facilement dans le « trop. »

Par exemple, les auteurs de fantasy qui se perdent dans l’explication de l’histoire de leur monde. Leur roman se fait presque livre d’histoire.

Ou les auteurs de science-fiction qui font de leur roman un véritable guide de vulgarisation scientifique.

Forte est la tentation d’inclure tout le contexte historique ou les détails techniques… qui pourtant peuvent se résumer au détour de quelques lignes de dialogues qui seront plus en phase avec le rythme du récit.

Rappelle-toi que toutes tes explications ou descriptions doivent être au service de ton action.

Fais confiance à ton lecteur pour qu’il comprenne vite et qu’il visualise. Hiérarchise bien ce qui est important.

Les grands points de la conversation :

– Se faire sa propre idée sur les tropes : les goûts et les couleurs !
– La différence entre trope et cliché
– La relation homme femme dans les romans en 2022
– Faire un personnage multidimensionnel pour qu’il soit intéressant

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