Écoutez l’épisode :

Femme qui tient son premier contrat d'édition

Retour sur un premier contrat d’édition

Dans cet épisode du podcast Devenir écrivain, Lucie t’explique ce qu’elle considère être les quatre erreurs qu’elle a commises lors de sa première collaboration avec un éditeur.

Publiée chez un petit éditeur canadien il y a plus de 10 ans, Lucie ne revient pas sur les manquements de son collaborateur, mais sur ce qu’elle juge avoir été les siens et qu’elle retrouve trop souvent chez les jeunes auteurs.

Toutes ces erreurs découlent d’un seul et même blocage psychologique : le syndrome de l’imposteur.

Quand l’auteur est persuadé qu’il n’est pas encore au niveau, quand il pense que décrocher son contrat est un coup de chance, quand il met un enjeu énorme derrière cette première publication : il fait des erreurs qui peuvent venir gâcher ce premier contrat d’édition.

1. L’éditeur ne te fait pas une faveur en te publiant

Le mythe de l’éditeur mécène

Pour la plupart des auteurs, signer son premier contrat d’édition, c’est l’aboutissement d’un rêve. C’est la récompense d’un dur labeur de longs mois, voire plusieurs années. C’est le début, enfin, de sa carrière d’écrivain.

Or, sachant le nombre de soumissions que reçoivent chaque jour les éditeurs et la compétitivité du marché, se voir proposer un contrat d’édition est souvent perçu comme gagner au loto. On a l’impression qu’il s’agit d’une question de chance plus qu’un résultat qu’on peut influencer.

Il est facile de penser que l’éditeur est tout puissant dans ce choix (puisqu’il le fait) et qu’il fait et défait les carrières des auteurs (puisque dans la conception de l’édition traditionnelle, c’est le contrat d’édition qui apporte la légitimité d’auteur).

Et là, c’est le début d’une relation avec l’éditeur qui n’est plus une relation partenariale d’égal à égal mais une relation déséquilibrée où l’auteur voue reconnaissance et service à l’éditeur.

Reconnaître l’éditeur comme un chef d’entreprise

Il est essentiel de sortir de cette illusion que l’éditeur te fait une faveur quand il choisit ton roman. S’il le choisit, c’est qu’il voit dans ton roman le potentiel pour qu’il se vende. C’est ton travail d’écriture qui conditionne ce choix.

Oui il y a une part de chance : l’éditeur doit prendre le temps d’étudier ta soumission et celle-ci doit s’aligner avec ce qu’il recherche pour sa ligne éditoriale au moment où il en prend connaissance.

Mais l’éditeur n’est pas un mécène. Il dirige une entreprise qui vend des livres. Quand il choisit ton livre, il fait un pari sur sa capacité à le vendre. Il prend un risque commercial. Tu peux certes être reconnaissant qu’il prenne ce risque (nous ne te disons pas de prendre de haut tes collaborateurs ;)), mais sois conscient qu’il s’agit de son métier. Le commerce est la pratique de la mesure et de la gestion des risques.

Ce n’est pas à l’auteur qu’incombe le succès commercial du livre

L’éditeur distribue et vend ton livre. En ce sens, une fois que tu as fait ta part du marché, c’est-à-dire que tu lui as proposé un livre de qualité professionnelle et que tu as travaillé en bonne entente avec lui à la correction de ton texte, il est le garant du succès commercial de ton livre.

Nous l’avons dit à plusieurs reprises, il n’y a pas de formule magique pour s’assurer qu’un livre soit un best-seller. Ton éditeur n’est pas forcément en faute qui le livre ne marche pas. Il peut avoir fait tout son possible pour porter ton manuscrit, mais que la tendance lui soit défavorable.

Quand bien même, c’est à lui qu’incombe la tâche de le promouvoir. Toi auteur ne peux jamais être tenu responsable d’un échec commercial avec un produit professionnel. N’endosse jamais cette responsabilité.

2. Lis toujours ton contrat et sache que tout est négociable

La deuxième erreur de débutante de Lucie a été de ne pas lire dans le détail son premier contrat d’édition et de ne pas chercher le conseil d’un professionnel du droit pour s’assurer qu’il était en règle.

Dans un autre épisode, Lucie expliquait qu’elle a ainsi manqué des clauses d’un contrat à compte d’auteur qui étaient insérées dans ce qui devait être un contrat à compte d’éditeur.

Attention, comme l’a fait le premier éditeur de Lucie, tu t’entendras peut-être dire qu’on te fait signer un « contrat type ». Certes, il peut s’agir d’un contrat que cet éditeur fait signer à tous ses auteurs. Ou d’un contrat qui ressemble à de nombreux contrats que d’autres maisons d’édition font signer.

Mais d’un point de vue légal, le contrat type d’édition n’existe pas. Chaque contrat peut avoir des clauses différentes. Aussi, il est essentiel que tu prennes le temps de les lire, que tu en comprennes chaque ligne et ses implications. Prends conseil auprès de tes collègues auteurs mais surtout d’un avocat spécialisé.

Enfin, sache que tout est toujours négociable dans un contrat. En tant qu’auteur qui débute, tu n’as bien sûr pas les arguments de nombre de ventes et de popularité qui te mettent dans une position de force pour faire passer tous les termes que tu désires.

Mais cela ne veut pas dire que tu dois tout accepter si tu ne le souhaites pas. Communique avec ton éditeur, fais-lui part de tes réflexions et ne pars pas du principe que les choses sont figées par la coutume même s’il prétendrait le contraire.

3. Pose toutes tes questions !

Ne te mets jamais en tête que tu dois être le plus effacé possible face à l’éditeur pour qu’il t’apprécie.

Tu as face à toi un professionnel avec qui tu te lies pour une relation contractuelle. Poser des questions, être rassuré, savoir exactement ce qui t’attend pour ton livre : rien de cela ne devrait irriter ou braquer ton interlocuteur.

Ne laisse pas ton syndrome de l’imposteur te mettre en difficulté. Plus tu auras toutes les informations dont tu penses avoir besoin, meilleure sera votre relation et ta capacité à anticiper ce que tu dois faire dans les temps.

Tant que tu communiques dans le respect, la politesse et selon les canaux que vous avez convenu ensemble (mail, téléphone…), tu n’as pas à avoir peur de déranger ton éditeur. Il est ton interlocuteur dans votre relation de travail.

Comment peux-tu apprendre si tu ne poses pas de questions ? C’est comme ça que tu passeras de débutant à auteur qui a de la bouteille. C’est à travers l’expérience professionnelle et humaine de ton éditeur que tu avanceras.

4. Ton premier contrat ne présage rien des suivants

Après son premier contrat d’édition qui a donné lieu à une mauvaise expérience, Lucie craignait pour la suite. Comment rebondir quand le premier contrat s’est mal passé ? Est-ce qu’une mauvaise expérience – surtout la première – plombe une carrière ?

Heureusement, il n’en est rien.

Ton premier contrat d’édition ne présagera rien des suivants. Ce n’est pas parce que les choses ne se dérouleraient pas comme prévu que tu serais blacklisté par les éditeurs et que tu serais bloqué ensuite.

Il te faudra à nouveau proposer un roman de qualité professionnelle qui intéressera un éditeur.

Mieux, si tu as des antécédents de vente corrects voire bons, tu auras des arguments supplémentaires pour séduire les éditeurs. Si ce n’est pas le cas, l’éditeur va quand même considérer d’abord le produit que tu lui proposes et s’il pense pouvoir le vendre.

La relation de collaboration avec un éditeur est finalement semblable à la plupart des collaborations professionnelles. La part de relation humaine est très importante. Pour que les choses se passent bien, il faut une bonne communication et venir avec l’intention d’être à l’égal de son collaborateur, tant en professionnalisme qu’en respect de ses obligations contractuelles.

Les grands points de la conversation :

– Le syndrome de l’imposteur qui te fait accepter n’importe quoi
– L’éditeur n’est pas ton copain
– La part de mérite qui revient à l’auteur
– Un premier contrat d’édition n’est qu’un début

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