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La peur de réussir pour un écrivain

La peur de réussir, petite sœur coriace de la peur de l’échec

Ce que tu fais dire à la réussite

Tous les auteurs, qu’ils soient débutants ou qu’ils aient déjà une carrière bien entamée, ressentent un certain nombre de peurs liées à l’exercice de leur art. La peur d’échouer poursuit l’écrivain au fur et à mesure qu’il avance et c’est normal.

Est-ce que je vais réussir à aller jusqu’au bout de mon roman ? Vais-je réussir à le faire publier ?

Mais il y a aussi la peur de ce qui va arriver quand on aura atteint son but. C’est ce qu’on appelle la peur de réussir.

Est-ce que mon roman va plaire ? Est-ce que je serai capable d’en écrire un deuxième ?

Même si tu peux ressentir de l’excitation et de la fierté à l’idée d’atteindre ton objectif, c’est un saut dans l’inconnu et dans un monde où de nouvelles responsabilités et de nouveaux challenges t’attendent.

Tu peux avoir l’impression que ces enjeux viendront alourdir ta passion, voire que tu pourrais complètement perdre ton plaisir d’écrire. Et qu’au final… cela serait presque une meilleure idée de continuer à faire de l’écriture un hobby, plutôt que de vouloir poursuivre ton rêve de devenir écrivain !

Les formes de la peur de réussir

Pour un auteur, la peur de réussir, c’est ce que tu projettes sur chaque étape d’accomplissement de ton projet d’écriture.

  • Une fois son livre écrit, devoir affronter le « le parcours du combattant » de la soumission et la critique des éditeurs ou devoir apprendre à vendre son livre en autoédition.
  • Une fois son livre publié, devoir encaisser les retours du public, la pression de l’attente de l’éditeur pour un prochain livre et de faire aussi bien ou même mieux.
  • Avec l’écriture qui devient un métier à part entière, jongler entre toutes ses responsabilités professionnelles et familiales.
peur de l'échec et de la page blanche

Les conséquences de la peur de réussir

Notre cerveau s’est donné pour mission de nous protéger à tout prix de la douleur et du danger. Si la réussite est un danger, alors il va nous entraîner dans des stratégies d’évitement pour que nous ne finissions pas notre travail !

La perte de motivation bien sûr, qui donne la fameuse procrastination dont souffre la plupart des écrivains à un moment ou un autre.

Approfondissons les trois formes les plus communes que prend la peur de réussir pour un écrivain débutant.

1. La peur de la douleur perpétuelle : quand la pression ne se relâche jamais

Ce qui t’attend une fois que tu es publié

Atteindre ton objectif te demande des efforts considérables. Que ce soit arriver au bout de l’écriture de ton roman, trouver un éditeur ou lancer l’autopublication, c’est un projet ambitieux qui demande du temps, de l’énergie et beaucoup de courage.

Or, tu sais que le chemin ne s’arrête pas une fois que cet objectif est atteint. Ce n’est qu’un premier palier. C’est là que la peur de réussir s’enclenche.

Tu peux craindre que ta seule récompense pour avoir fait tous ces efforts est de devoir te confronter à de nouveaux défis qui te causeront encore plus d’angoisse et de travail !

  • Par exemple, devoir écrire un second roman dans des délais contraints alors qu’il a été si compliqué d’écrire le premier.
  • Mais aussi faire face aux critiques et jugement du public. Plus tu réussis, plus tu as de lecteurs, mais du coup tu auras aussi plus de gens qui n’ont pas aimé ton livre qui s’exprimeront.
  • Plus tu deviens populaire, plus il sera compliqué de rester anonyme. Beaucoup de jeunes auteurs sont terrifiés à l’idée d’avoir une personnalité publique. Rien que mettre sa photo sur les réseaux sociaux est parfois un blocage à dépasser.

Ne plus avoir de temps pour soi ?

Jusqu’à présent, le temps que tu consacres à l’écriture est peut-être du temps pour toi, un temps de loisir qui te permet de faire une pause dans ton quotidien.

Est-ce que tu crains qu’une fois que tu auras publié et que tu auras fait entrer l’écriture dans ta sphère professionnelle, tu vas perdre cette connexion à ton art et surtout que tu n’auras plus de temps de loisir ?

Nous sommes généralement éduqués avec l’idée (reçue) que pour réussir il faut travailler plus et que :

  • Plus on réussit / plus nos responsabilités augmentent, plus il faut travailler dur.
  • Travailler plus, c’est consacrer tout son temps à son travail et renier complètement sur son temps de loisir.
  • Et en miroir, que le temps de travail ne peut pas être apprécié puisque ce n’est pas du temps de détente.

CQFD : réussir, c’est perdre en qualité de vie et toujours plus se mettre en danger.

Exprimer en ces termes, il est tout à fait logique que la peur de réussir coupe ton envie de finir ton roman.

2. La peur de l’échec à retardement : quand tu anticipes que tu échoueras plus tard

Quand réussir, c’est se mettre en danger

Est-ce que tu considères la réussite de ton projet en cours comme un risque encore plus grand d’échouer dans le futur ?

Si tu penses que plus tu réussis plus le travail est dur, tu peux aisément craindre de ne pas être à la hauteur si tu peines déjà à l’être jusque là.

Tu t’aventures en terre inconnue et tu projettes ta peur de l’échec sur ce qu’on pourrait attendre de toi ensuite.

  • Que feras-tu une fois ton premier roman publié si le deuxième n’est pas à la hauteur ?
  • Comment vas faire pour continuer à avoir des idées qui vont séduire le public ?

Le syndrome de l’imposteur pointe son nez

La peur de réussir est liée avec toutes tes autres peurs, notamment avec le syndrome de l’imposteur.

Et si je publie mon premier roman mais que c’était un coup de chance, et qu’au deuxième tout le monde s’aperçoit qu’en fait je suis nul. Et si c’était le mieux que je pouvais faire. Qu’est-ce qui va se passer ?

Si tu as l’impression que tu as déjà donné le meilleur de toi-même, que tu as tout donné pour écrire ce premier roman et que tu n’as plus rien en réserve, tu vas forcément paniquer.

Perfectionnisme et peur de l’échec oblige, tu peux facilement ressentir que tu n’as plus le droit à l’erreur, sinon tout s’arrête ! Et des gens comptent sur toi maintenant. Il y a ton éditeur qui t’attend au tournant ! D’où la procrastination !

les peurs de l'écrivain

3. La peur du rejet par l’autre : quand réussir veut dire négliger ses proches

Décevoir ou choquer sa famille

Ta famille sera certainement amenée à s’intéresser à ce que tu écris. Est-ce que tu crains leur avis et leur ressenti ?

La peur de la réaction de leurs proches conduit de nombreux auteurs à procrastiner sur l’écriture de leur livre. En particulier si leur roman inclut un témoignage ou s’inspire de faits et de personnes réelles. Ils sont terrifiés de la réaction qu’auront leurs proches quand ils liront leur roman. Cela fait aussi partie de la peur de réussir.

Comment te donner à fond dans l’écriture de ton roman, si au final, cela veut dire potentiellement briser tes liens déjà fragiles avec ta famille ?

La peur de négliger sa famille et les reproches de son conjoint

Penses-tu que plus tu avanceras dans ta carrière, plus tu devras consacrer de temps et d’énergie à ton écriture ? Après tout, ton temps n’est pas infini. Mais cela veut-il dire pour toi consacrer moins de temps à des choses ou des personnes qui te sont proches ? Voire négliger ces personnes ?

Parmi les élèves de notre formation Devenir écrivain : Projet best-seller, nous avons très souvent des mères de famille qui vivent avec la peur d’avoir moins de temps à consacrer à leur enfant ou que leur conjoint leur reproche de ne pas être aussi investie dans le foyer si elles se professionnalisent et font de l’écriture un métier.

Si tu anticipes que réaliser ton rêve génèrera forcément du conflit dans ton couple et fera de toi une mauvaise mère ou un mauvais père, tu vas toujours hésiter à être pleinement engagé dans la poursuite de ce rêve !

Comment vaincre la peur de réussir ?

Tu l’auras compris, la peur du succès peut se manifester de multiples façons chez les auteurs.

La procrastination vient te protéger en remettant à plus tard l’accomplissement de ton objectif. Et d’une certaine façon en préservant aussi ton énergie et ton potentiel pour la suite. Si tu procrastines, que tu fais les choses à la dernière minute, tu ne montres pas tout ce dont tu es capable. Tu as théoriquement de la réserve pour « faire mieux » sur tes prochains projets d’écriture !

Etape 1 : la prise de conscience

Dépasser un blocage ou une croyance limitante commence toujours par un exercice d’introspection.

  • Identifie toutes les peurs qui s’imbriquent à l’idée de réussite. Que fais-tu dire à la réalisation de ton projet d’écriture ? Que fais-tu dire à sa publication ? Quelles conséquences négatives futures viennent déséquilibrer la balance de ta motivation dans le présent ?
  • Fais cet exercice par écrit, sur du papier. En reportant tes pensées sur un carnet ou une feuille de papier, tu vas instaurer le recul nécessaire pour interroger plus tard ces idées et commencer à les déconstruire.

Etape 2 : Remettre ses peurs en question

Une fois tes peurs identifiées, tu dois remettre en question, en pleine conscience, la gravité des conséquences néfastes que tu associes à ton succès.

Tu dois dédramatiser la douleur et les conséquences de ce qui peut arriver une fois ton but atteint.

  • Quand tu te focalises sur le scénario catastrophe, quelles sont les autres scénarios que tu  occultes complètement ? Si je reste sur mon exemple de ta fiction inspirée de faits réels, qu’est-ce que ça voudrait dire pour toi que cette histoire soit lue par d’autres personnes que tes proches ? Pourquoi à la base avais-tu besoin d’écrire cette histoire ?
  • Envisage des alternatives et pense à un plan d’action pour réduire les risques que tu crains.
  • Quand tes peurs surviennent, tente de te rassurer grâce à des phrases et des images dans lesquelles tu crois et qui te rappellent que ces alternatives existent.

Fais pencher à nouveau la balance du côté du : « le jeu en vaut la chandelle ».

En te lançant dans l’écriture de ton roman, en poursuivant ton rêve de devenir écrivain, tu vivras une expérience unique et authentique.

N’hésite pas à solliciter l’accompagnement d’un coach de vie ou d’un coach de projets littéraires (ou d’un thérapeute si tu entrouvres la porte sur des traumatismes) pour être épaulé dans la conquête de tes croyances limitantes tout au long de ton projet !

EPINGLE CET ARTCLE !

surmonter sa peur de publier

Les grands points de la conversation :

– Non le sexe n’est pas obligatoire pour vendre des romans
– Ecrire une scène érotique, c’est toujours un peu s’exposer
– Assumer les émotions que provoquent sa plume chez son lecteur
– Les deux caractéristiques d’une scène d’amour réussie

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La fiche perso ultime

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