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les grands tropes du genre polar

Les tropes que l’on retrouve dans le polar

Un trope est un anglicisme qui fait référence à un motif narratif récurrent. Il s’agit d’un thème, d’un ressort narratif ou, par extension, d’un archétype de personnage que l’on retrouve à répétition dans les romans. Certains tropes sont emblématiques d’un genre romanesque en particulier.

Intéressons-nous aux grands tropes du polar. Les plus communs, les plus efficaces.

Nous nous pencherons sur des thématiques qui se recoupent sur les deux grands sous-genres de la catégorie du polar, à savoir le polar les romans policiers et les thrillers.

Pour rappel, la distinction entre les deux est la suivante. Tous les sous-genres du polar développent une intrigue autour d’une intention criminelle (le plus souvent qui s’est réalisée par un meurtre, un kidnapping, ou un autre acte qui atteint à la sécurité des personnes. Mais le roman policier se concentre sur la collecte des preuves qui vont révéler et faire tomber le coupable. Le plus souvent le point de vue est celui d’une figure d’enquêteur. En revanche, le thriller est centré sur la course des personnages pour survivre à la menace qui pèse sur eux. C’est le roman du suspense par excellence.

Les figure de l’enquêteur

Les romans policiers ont leur figure d’enquêteur. La résolution de l’intrigue, meurtre ou disparition, se fait avec le concours d’un personnage qui va permettre l’éclaircissement final. Aussi les tropes du polar ne font pas l’économie de caractériser la figure de l’enquêteur.

L’enquêteur au bout du rouleau

La tendance des polars de ces dix dernières années est de faire des figures d’enquêteurs à la moralité grise. Leurs moeurs sont douteuses et leur santé mentale est chancelante. Ils sont parfois alcooliques, droguées, en sévère dépression… Il a des problèmes relationnels, il est divorcé, veuf, et en conflit avec sa hiérarchie. Bref, au bord de la rupture sociale.

Il peut avoir vécu un grand traumatisme. Soit dans sa vie personnelle, soit dans sa vie professionnelle (une affaire précédente qui s’est mal passée).

En conclusion, il ne semble pas avoir les épaules pour mener à bien l’enquête au début de l’histoire. Or, l’enquêteur va en fait se servir de cette « ultime » enquête comme d’un tremplin vers sa rédemption. Il renoue avec ses capacités professionnelles et avec son entourage.

Attention, sois bien dans la nuance quand tu choisis ce type de personnage. Il est facile de tomber dans la caricature.

L’enquêteur de génie

Hercule Poirot, Sherlock Holmes, pour ne citer que les deux plus emblématiques. Cet enquêteur a une intelligence bien supérieure à la moyenne, et surtout, supérieure au lecteur. Le lecteur doit apprécier qu’il avait lui aussi tous les indices dans le texte, mais qu’il n’a pas été capable d’arriver aux conclusions de l’enquêteur.

L’enquêteur de génie a souvent aussi des difficultés relationnelles. Son génie est enfermant. Il le plonge dans la solitude d’être différent. Ce génie a du mal à créer des liens à égal à égal avec les autres. Il évolue difficilement en société. Son intellect le met à part. Parfois son physique aussi le distingue. Il peut avoir des tocs. Ou parfois des accessoires fétiches.

L’enquêteur malgré lui

Grande figure du thriller, il s’agit du personnage qui se retrouve au coeur du mystère alors qu’il n’est pas un enquêteur. Il semble même plutôt mal équipé pour s’opposer à l’antagoniste et résoudre l’énigme. Il est une victime. L’histoire commence et le propulse au coeur du danger alors qu’il n’avait aucune intention d’y prendre part et qu’il ne sait pas ou n’a jamais enquêté.

Plus tard, une bascule s’opère. De victime, il finit par incarner pleinement l’étoffe de l’enquêteur ou plutôt de celui qui résoudra l’intrigue et brisera le danger.

Les meutres du polar

Le meurtre ritualisé

Quoi de plus efficace pour choquer les personnages et donner une personnalité singulière au meurtrier que de ritualiser le crime ?

Par exemple, ce peut être des meurtres commis avec un cérémonial satanique. Le lecteur va tout de suite visualiser l’ambiance et les enjeux derrière un tel parti pris.

Axer le meurtre sur une mythologie ou une symbolique est un moyen de communiquer facilement et efficacement avec le lecteur.

Le lecteur s’interroge forcément sur le message que veut faire passer le tueur par une telle mise en scène de son crime. Le lecteur de polar est friand de mystères, d’énigmes. La ritualisation rend le meurtre original. Attise sa curiosité.

Le meurtre impossible

L’auteur met en scène un meurtre qui ne devrait pas pouvoir avoir eu lieu. Tu crées une énigme autour de la faisabilité du meurtre. Comment le meurtrier a-t-il réussi à accomplir son crime ?

Ce trope du polar excite l’imagination du lecteur qui vient chercher une énigme difficile à résoudre.

Et il n’est pas facile de créer cette illusion. L’intrigue doit être pensée dans ses moindres détails. Elle doit surtout respecter le principe de vraisemblance.

Le quiproquo

Parmi les tropes du polar contemporain, c’est sans doute le plus répandu.

Quand l’histoire démarre, le lecteur pense avoir affaire à un type de mystère, un type de tueur ou à une motivation spécifique (par exemple, un meurtre par vengeance). Or, dans le dernier tiers du livre, le lecteur se rend compte qu’on l’a induit en erreur.

En réalité, le motif du meurtre est tout autre, par exemple.

Il faut que le lecteur ne le voit pas venir mais que pourtant le quiproquo soit crédible. Il faut qu’il ait les indices sous le nez mais qu’il passe à côté.

Le serial killer

La figure du serial killer n’en a pas fini de fasciner. Son fonctionnement psychologique est tellement en dehors de celui d’un être humain normal qu’il défie la logique et donc attise la curiosité. Il n’est presque plus totalement humain.

Sa façon de voir l’autre, ses motivations sont tellement en dehors de la sphère de compréhension d’un être humain normal que le lecteur ne peut s’empêcher d’essayer de les rationaliser encore et toujours. Il veut connaître ces motivations excentriques.

Le serial killer commet de nombreux meurtres, et souvent il ritualise ses crimes. Il est donc l’assassin parfait pour écrire un roman rempli de rebondissements et de retournements de situation.

Le compte à rebours

Le temps est compté. Les meurtres vont s’enchaîner si le coupable n’est pas appréhendé. Ou la fenêtre pour le capturer risque de se refermer. Dans un cas comme dans l’autre, le protagoniste doit faire vite.

Le lecteur est entraîné dans un rythme effréné. L’angoisse se creuse. Le compte à rebours est bien sûr un outil privilégié du suspense, donc des page turners. L’anticipation incertaine des événements à venir est la définition même du suspense.

Les grands points de la conversation :

– Les différentes figures d’enquêteurs
– Ne pas tomber dans le cliché en suivant les tropes du polar
– Pourquoi le serial killer fascine encore et toujours
– Employer tout ce qui peut servir à faire monter le suspense

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