Écoutez l’épisode :

Tout le monde peut commencer un roman. Mais seuls les écrivains finissent leur roman.


LUCIE CASTEL
Se lancer dans un roman

Comment se lancer dans l’écriture ? Comment démarrer et achever son livre ?

C’est la question qui est posée le plus souvent à Lucie Castel par les aspirants écrivains.

Cette interrogation est tout à leur honneur car elle témoigne d’une volonté de faire les choses bien et de s’inspirer de leurs aînés pour réussir cette entreprise qui leur tient à cœur.

Pourquoi est-ce si difficile de se contraindre à écrire alors que l’on a une idée d’histoire et que l’on aime profondément cet art qu’est l’écriture ?

Y a-t-il une formule magique pour dépasser ses peurs ou sa paresse et se lancer ?

En fait, peut-être bien…. Il y a bien une chose à faire absolument… Et cette chose, c’est écrire un petit peu chaque jour, même quand l’inspiration ne vient pas, même quand les mots ne nous satisfont pas, même quand le nombre de lignes nous parait ridicule.

Au-delà de cet impératif, Lucie révèle trois conseils essentiels pour permettre aux futurs auteurs de mettre enfin leurs idées sur le papier et se lancer dans le flux de l’écriture.

Les grands points de la conversation

– D’où vient le blocage du début de roman ?
– Comment dépasser sa peur de l’échec
– La formule pour enfin écrire
– Le mantra pour finir son roman à coup sûr

Écoutez l’épisode :

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Transcription de l’épisode :

Bienvenue sur Devenir Écrivain, le podcast pour démarrer et réussir votre carrière d’écrivain. Et maintenant, retrouvez votre animatrice Lucie Castel, autrice publiée à l’international, formatrice et conférencière.

Bonjour, je suis ravie de vous retrouver aujourd’hui pour un podcast qui se propose de vous apporter quelques éléments de réponses à cette grande question, à la première de toutes les questions d’ailleurs, à savoir : «  comment je me lance ? ».

À l’occasion de mes séances de dédicaces, je remarque que toutes les personnes qui commencent par « ça fait des années que j’ai envie d’écrire » ou « j’ai une super idée qui me trotte dans la tête depuis un moment mais… » ou « j’ai commencé à écrire un livre » souffrent du même mal chronique. La résistance à l’écriture du roman. Vous voulez écrire, mais quelque chose vous en empêche. Vous commencez à écrire, mais quelque chose vous bloque. 

C’est un peu comme si vous aviez une furieuse envie de tester le saut à l’élastique, mais qu’une fois au bord du pont, alors que vous avez tout fait pour vous y retrouver, quelque chose en vous tétanise et vous fige. Alors en matière de saut à l’élastique, on finira par vous faire redescendre de force pour laisser passer les fous, pardon, les clients suivants. Mais concernant l’écriture de votre roman, personne à part vous-mêmes ne peut vous forcer à agir.

Je vous propose donc  de voir avec vous quelques conseils qui, je l’espère, vous aideront à vous débloquer.


 1. La résistance à un projet qui nous tient à cœur est tout à fait normale.

En fait, cela arrive à presque tous les auteurs. Si vous avez envie d’écrire depuis un moment, c’est que l’écriture est la forme d’expression artistique qui vous convient, donc qu’instinctivement, vous avez une connexion avec cette forme d’art. De ce fait, écrire est important pour vous, écrire a un sens, écrire est une envie irrésistible. 

Donc, l’écriture est plus qu’un simple passe-temps sans grande importance glissé entre le suivi d’une série Netflix moyennement passionnante et votre soin capillaire multivitaminé. Vous mettez du sens dans votre idée de roman, vous avez réfléchi à une histoire parce qu’elle est importante à vos yeux. Et si elle est importante, alors vous y mettez un enjeu. 

Et c’est précisément au moment où vous y mettez un enjeu que la mécanique de résistance se met en place. S’il y a un enjeu pour vous, alors votre cerveau va commencer à vous bombarder de « vais-je être à la hauteur de mon histoire ? » « Est-ce que ce que j’ai à dire va vraiment intéresser quelqu’un ? » « Est-ce que ce que je veux raconter n’a pas déjà été fait 100 fois ? » « Vais-je être original ? » et plein d’autres du même genre.

Tous ces questionnements sont en réalité la manifestation d’un mécanisme de défense de votre cerveau qui rechigne toujours à se lancer dans une tâche qu’il sait compliquée et surtout risquée pour votre ego. Parce qu’en réalité, le blocage ne vient pas de ces questions, car elles n’ont aucun sens. On s’en fiche que vous écriviez une nouvelle histoire sur les vampires, il s’agit de votre histoire de vampires, elle n’a forcément jamais été écrite. 

Se demander si vous allez être original n’a pas de sens, car il n’y a pas d’originalité en matière d’histoires, tous les thèmes ont déjà été abordés depuis que l’homme s’est essayé à l’écriture. Donc en réalité, derrière ces questions qui ont l’air rationnelles se cache une seule et même crainte : le rejet de l’ego.

Si votre livre n’intéresse aucun éditeur et ou que vous avez peu de retours des lecteurs, alors vous vous direz que ce qui est si important pour vous laisse en réalité les autres indifférents. Et cette crainte profonde est insupportable, car c’est une perspective très humiliante. 

Le cerveau cherchera toujours à protéger votre ego parce que ce dernier assure votre équilibre émotionnel. Une faille dans cet ego, ce qu’on appelle les fameuses blessures narcissiques, sont très dangereuses pour l’individu. Le cerveau le sait, donc le cerveau fait de la résistance en vous empêchant de vous lancer dans une tâche qu’il juge à risque.

Mon premier conseil est donc qu’au départ, chaque fois qu’au moment de vous lancer vous entendez votre petite voix interne vous poser toutes ces questions en rapport avec votre talent, votre originalité, ou votre légitimité à écrire une histoire, soyez simplement conscient qu’il ne s’agit que de l’expression d’une peur que tous les auteurs éprouvent à l’idée que ce qui est important pour eux, à savoir leur roman, pourrait laisser les autres indifférents. 

Maintenant que vous savez que ces questions ne sont pas rationnelles, mais qu’elles sont normales dans le processus d’écriture, rassurez votre ego en lui disant que peu importe si votre histoire n’intéressent que vous, vous n’avez aucun contrôle sur le ressenti des autres, mais vous aurez été au bout de votre envie, vous aurez écrit. Donc ne donner à personne le pouvoir de contrarier votre envie d’écrire. 


 2. L’action libère, l’écriture libère.

Souvent quand on me demande « comment fait-on pour se lancer ? » mon premier réflexe est de dire : « on s’assoit devant son ordinateur et on commence à écrire ». Et je sens bien que la personne est perplexe et doit se demander si je ne la prends pas un pour une idiote. Si la solution était aussi simple et facile, ça se saurait.

Eh bien, croyez-moi, ça se sait. La seule façon de briser vos blocages et votre résistance, c’est d’agir donc d’écrire. Stephen King (il n’est pas le seul) a coutume de conseiller dans ses conférences d’écrire un peu tous les jours. N’importe quoi, même trois lignes, peu importe, l’essentiel étant d’écrire. 

L’astuce, c’est qu’en écrivant tous les jours, vous habituez votre cerveau à une certaine forme de routine qui fait que, peu à peu, il ne considérera plus l’écriture comme une tâche insurmontable, mais comme une tâche banale et quotidienne. Plus vous écrierez, plus cela deviendra facile et plus vous vous sentirez soulagé. 

La solution est fort simple. Mais est-elle pour autant facile ? Non. D’abord, parce que l’expression de votre résistance n’est jamais totalement vaincue, elle reviendra toujours sous formes de doutes, ensuite parce qu’en fait écrire c’est dur. En fait, écrire c’est marrant les dix premières pages, après c’est de la concentration, de la méthode, de la technique, de l’endurance et surtout, surtout de la constance.

Bien sûr, dès que vous allez commencer à écrire, vous ne serez pas pour autant sorti d’affaire. C’est une lutte de tous les instants, notamment parce qu’il se posera assez vite la question du syndrome de la page blanche qui fera l’objet d’un autre podcast. Mais si, dès le départ, vous ne vous obligez pas à écrire régulièrement selon un calendrier précis, vous n’avez aucune chance de vous lancer et de terminer votre roman.


 3. On ne sait pas si la pièce est ratée avant que le rideau ne tombe.

Appliqué aux écrivains, cela veut dire qu’on ne sait jamais si l’histoire est ratée avant d’être arrivé au bout. Chaque fois qu’entre auteurs, l’un d’entre nous en plein milieu de son roman s’écrie, la voix chargée d’intentions suicidaires : « ce que j’écris, c’est tellement de la merde » tous les autres lui répondent en cœur « tu ne sais pas tant que tu n’as pas été jusqu’au point final. » Pourquoi ?

Parce que pour juger d’un roman, il faut avoir un roman. Pas un quart de roman ou une moitié de roman, pas même les trois quarts du roman. Il faut tout le roman pour pouvoir prendre assez de recul sur la globalité de l’histoire et pouvoir en apprécier le rythme, la cohérence, la vraisemblance, etc. Tant qu’on n’a pas fini, tant qu’on n’a pas joué le grand air de la diva comme disait Will Smith dans Independance Day (les initiés apprécieront…), on ne peut pas savoir ce que le roman va donner en vrai. 

Ensuite, gardez en tête qu’il est bien plus facile de modifier la structure d’un roman une fois qu’il est achevé que lorsque vous n’en êtes qu’à la moitié. Donc, chaque fois que vous aurez envie de laisser tomber parce que vous pensez que votre histoire n’est pas assez originale, que vos persos ne sont pas assez denses, que votre action manque de rythme, ou que votre style manque de maturité, dites-vous que tout ceci n’est pas rationnel. 

Tant que vous n’avez pas le produit final, vous ne pouvez pas le juger objectivement. Et je vais même aller plus loin, vous ne pourrez jamais juger votre roman objectivement parce qu’il est bien trop proche de vous, donc bien trop parasité par votre ego. 

Donc adoptez dès maintenant ce nouveau mantra « je vais au bout et on verra ». Et croyez-moi, allez au bout d’un roman, c’est précisément ce qui différencie un écrivain d’un amateur, parce qu’il n’y a rien de plus facile que de démarrer un roman et rien de plus dur que de finir un roman. 


 Voilà,  j’espère vous avoir donné quelques pistes de réflexions et peut-être quelques conseils utiles pour vous aider à démarrer et achever votre livre.

N’hésitez pas à partager et commenter nos podcasts pour leur donner de la visibilité et n’hésitez pas non plus à nous donner d’autres thèmes que vous aimeriez voir abordés. Je vous souhaite une bonne semaine et vous donne rendez-vous pour un prochain podcast.

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3 Comments

  1. Bonjour,

    Merci pour ce podcast.
    Je suis rassurée en entendant que tous les sujets ont été abordés mais qu’un roman sera toujours unique parce que la personne qui l’écrit est différente.
    J’ai retenu que pour juger un roman, il faut en avoir un entière et qu’il est facile de commencer un roman mais difficile de le terminer. ( différence entre auteurs et amateurs )

    Le seule point que je conteste un peu c’est d’écrire tous les jours pour en faire une habitude et se débloquer ou limiter la page blanche. ça fait presque 4ans que j’écris et j’ai eu des jours voir presque une semaine où j’avais besoin de m’éloigner de mon histoire, pas forcement parce que je n’avais plus d’idée mais justement parce que j’y passais trop de temps et j’avais trop la tête dedans, il fallait que je souffle, prenne du recule pour mieux revenir dans l’histoire et l’aborder sous un autre angle.
    Après je suppose que ça dépend des personnes et si on vit de son écriture ou si c’est en plus mais l’overdose ce n’est pas pour moi. Surtout entre 2 histoires.
    J’essayerai quand même par curiosité de cette méthode qui doit fonctionner sur certaines personnes =)

    Belle journée
    Laura

    • LICARES Reply

      Bonjour Laura !
      Tout à fait, tout ne marche pas uniformément pour tout le monde 🙂
      Si nous encourageons nos auditeurs à écrire tous les jours (et par tous les jours, nous ciblons 5 jours par semaine), c’est pour trois raisons.
      1) La première c’est pour développer cette habitude d’écrire peu importe ton mood du jour. Si on veut devenir un auteur professionnel et donc publier en fonction d’un calendrier d’édition, il est évident qu’on ne pourra pas toujours s’écouter. Qu’il faut que le travail soit fait pour ses échéances.
      2) Qu’on écrira bien plus en écrivant tous les jours aussi. Et si on veut écrire plusieurs romans dans l’année (pour vivre de sa plume), il va falloir être plus productif. Et c’est en écrivant plus qu’on s’améliore.
      3) Enfin le principe de la routine d’écriture est aussi un outil de confiance en soi : on se fixe un rendez-vous pour soi-même et on apprend à honorer ce rendez-vous, donc on prend confiance dans sa capacité à faire ce qu’on se promet.

      Mais il est évident que tous les auteurs font des pauses à un moment ou un autre ! Que ce soit entre deux histoires, ou quand ils bloquent, ou quand leur manuscrit leur sort par les yeux. Tout l’équilibre est de ne pas faire une pause trop longue pour qu’elle ne se transforme pas en passage à vide 😉

      A toi de faire tes tests, il n’y a vraiment que toi qui sait ce qui marche le mieux pour tout ! 🙂

      A bientôt,
      Johanna –

      • Bonsoir Johanna,

        Merci pour les petites précisions et si un jour j’arrive à vivre de ma plume, ça sera peut-être une routine que je devrais adopter ^^’ En tout cas, j’étais partie sur 7j/7 donc ça me rassure que ce soit que 5j/7 =)

        Belle soirée
        Laura

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