Écoutez l’épisode :
Si tu démarres tout juste ta carrière d’auteur et que tu veux placer une série d’emblée auprès d’un éditeur, prépare-toi à devoir être rusé.
LUCIE CASTEL
Si tu démarres tout juste ta carrière d’auteur et que tu veux placer une série d’emblée auprès d’un éditeur, prépare-toi à devoir être rusé.
LUCIE CASTEL
Si un livre ne se vend pas, ça n’est pas votre histoire qu’il faut tout de suite remettre en question.
LUCIE CASTEL
Un roman qui a été refusé en 2021 pourrait intéresser un éditeur en 2022. Parfois cela a tout à voir avec l’éditeur et rien à voir avec votre livre.
LUCIE CASTEL
Choisir son contrat d’édition, vous voulez tout savoir sur le sujet ?
Vous avez terminé l’écriture de votre livre ? Votre premier roman est clôturé ? Voilà venu le moment de choisir un contrat d’édition pour faire éditer votre ouvrage. Plusieurs solutions s’offrent à vous, mais connaissez-vous réellement les différences entre ces contrats ? Entre le contrat à compte d’auteur ou le contrat à compte d’éditeur, comment s’y retrouver ?
Et puis, avez-vous pensé à l’auto-édition ?
Quel dilemme !
Être publié demande de connaître toutes ces notions. Heureusement, pour avoir testé les 3 et grâce à mon expérience d’auteur, je peux vous donner les outils pour choisir avec connaissance vos contrats d’édition.
Signer un contrat à compte d’auteur, c’est engager un prestataire de service qui va prendre en charge la partie technique de l’édition : la diffusion et uniquement celle-ci. En effet, l’éditeur à compte d’auteur n’est pas un vrai éditeur comme on l’imagine. Bien qu’il s’appelle éditeur, il ne va opérer aucune des activités classiques dans le domaine de l’édition. Par exemple, l’auteur devra pratiquement tout payer lui-même : le graphisme, la maquette, la correction, l’écriture de la 4e de couverture et même la promotion.
En fait, l’éditeur compte d’auteur agit comme un prestataire de service uniquement pour la diffusion du manuscrit. Il n’y a aucune sélection et aucun travail éditorial, aucune proposition de titre ou de changement de couverture. En effet, l’éditeur à compte d’auteur ne lit même pas votre roman. Dès lors, il ne donnera aucun conseil pour améliorer votre ouvrage.
Signer un contrat à compte d’auteur vous autorise à conserver la propriété intellectuelle de vos romans. Il n’y a pas de cession de droits.
Ne vous y trompez pas !
Une édition à compte d’auteur n’agit pas vraiment comme les maisons d’édition au sens propre. Son job est d’imprimer et de diffuser votre livre à des partenaires. Ces derniers ne sont pas forcément intéressants pour vous. Évidemment, les libraires et les salons — tel le Salon du livre – font rapidement la différence et n’acceptent pas toujours les œuvres issus d’un contrat d’auteur.
Lorsque vous signez un contrat à compte d’éditeur, vous entrez dans le schéma classique. C’est l’édition traditionnelle. En fait, c’est un vrai éditeur qui se cache derrière ce type de contrat avec tous les risques financiers. En effet, l’éditeur prend en charge tous les frais liés à l’exploitation, à la diffusion et à la publication et la vente de votre livre.
Ces frais couvrent :
À la signature d’un tel contrat, l’éditeur vous propose le versement d’une avance sur droits appelés aussi avaloirs. C’est une avance qui se négocie lors de la signature du contrat. Quel que soit le nombre d’exemplaires vendus, cette somme forfaitaire n’est pas remboursable par les auteurs.
Vous l’aurez compris, ce modèle de contrat est exclusif, mais l’auteur ne paie absolument rien pour vendre son livre. Évidemment, la maison d’édition qui se charge d’un tel auteur a besoin de contre parties. Généralement, elle se porte sur le droit d’auteur. En effet, l’auteur est dans terme exclusif avec son éditeur.
Dans ce cas-ci, l’éditeur possède tous les droits. Ce sont les droits d’auteur. Il peut alors facilement les céder ou les vendre à un tiers. Soit une nouvelle maison d’édition pour une publication en format poche ou pour une exploitation numérique. Soit vendre l’histoire à la production audiovisuelle, un éditeur étranger et pourquoi pas, même au cinéma. Tous les biens générés par ces adaptations sur les droits cédés seront alors diminués de la part de l’éditeur. Ce sont des droits d’adaptation.
Lorsque vous signez un contrat à compte d’éditeur, vous signez également une clause d’exclusivité. Cela signifie que tous les projets de manuscrits à venir devront être soumis en priorité à cet éditeur. Si et seulement si, il y a un refus de collaboration sur un projet, alors l’auteur sera libre de présenter son manuscrit dans une autre maison d’édition.
L’éditeur s’occupe également de la rémunération de l’auteur sur la vente de ses livres. Généralement variable entre 8 % et 10 % du prix de vente hors taxes du livre, l’auteur est alors payé selon les ventes et donc, la réussite de son livre. Dans certains cas, comme le Salon du livre ou lors d’opération spéciale de dédicaces dans les librairies, l’auteur pourra percevoir jusqu’à 20 % du prix hors taxes du livre. Mais, cela se négocie entre auteur et éditeur. Finalement, dans ce type de contrat, tout se négocie. Évidemment, plus on est un auteur à succès, plus on possède de droits à la négociation.
Dans ce type d’édition, il n’y a aucun contrat !
Simplement, parce qu’il n’y a aucun intermédiaire. L’auteur s’occupe absolument de toute l’exploitation de l’œuvre.
Publier un livre et choisir son contrat, ce n’est pas évident, n’est-ce pas ? Alors, vérifiez toujours votre contrat. Certains contrats à compte d’auteur se font passer pour des éditeurs et la confusion est bien présente. Afin d’attirer un maximum d’auteurs à eux, ils proposent des appels à texte espérant dénicher la perle rare. Méfiez-vous et analysez toujours vos contrats avant de les signer. Ou optez pour l’auto-édition.
Pour écouter la version podcast
Lucie Castel
Dans un contrat, vous pouvez tout négocier. Y compris la clause d’exclusivité, et surtout quand elle vous engage au-delà de ce que vous désiriez.
FLEUR HANA
Et si vous aviez quelqu’un pour parler aux éditeurs à votre place ? Cette personne, c’est votre agent littéraire.
LUCIE CASTEL
Les anecdotes d’écrivain sont nombreuses. Les histoires du lecteur improbable sont, quant à elles, hilarantes. Je trouve qu’elles permettent de conserver de beaux souvenirs de salons tout en partageant, avec vous, ces moments indélébiles. Dans cet article, je vous partage quelques confessions de salon.
C’était pendant un salon à Paris.
Je dédicace parfois avec un illustrateur, celui qui réalisa les couvertures de mes premiers polars. Généralement, nous sommes ensemble pour ces évènements-là, car il ajoute une illustration à ma signature. À un moment, un peu fatiguée, je m’éloigne un peu de mon stand pour me dégourdir les jambes.
De là où je me situe, je peux tout voir. J’aperçois alors un homme s’approcher de notre stand. D’un pas certain. La vingtaine, un style caïd, sûr de lui. Il interpelle l’illustrateur d’un « Vous êtes Oren Miller ? » Ce dernier lui répond par la négative, tout en me montrant du doigt pour me présenter.
En quelques secondes, le jeune homme me scanna de haut en bas, une fois, deux fois — peut-être trois — tout en haussant les épaules. Son non verbal fut suivi d’un « N’importe quoi ».
Sur ce fait, je confirme mon identité, mais il ne semble pas d’accord avec cette vérité. D’ailleurs, il est dans la désillusion la plus totale. Il m’affirme :
« Une fille n’écrit pas de science-fiction. »
Sans autre attente, il tourne les talons pour me laisser seule, sans un mot, la bouche bée, devant mon stand.
Lors de mon premier Salon du Livre à Paris, j’étais assez jeune et plutôt excitée. En effet, j’étais impressionnée à l’idée de participer à cet évènement. Quel lieu ! L’endroit est immense et fourmille de partout. Rapidement, J’y croise un monsieur d’une soixantaine d’années qui semble intéressé par mon stand. Je suis flattée. Lorsqu’ il me questionne sur mon ouvrage et sur mon identité, je me propose de lui parler plus amplement de mon livre.
Outré par ma qualité d’écrivaine, il me dit :
« Avec votre physique, cela m’étonnerait que vous soyez en capacité d’écrire ».
Croyez-le ou non, mes bras m’en sont tombés. Et c’est, sans répartie aucune, que j’ai laissé s’évaporer ce monsieur pourtant sympathique de prime abord.
Les toilettes, dans ces grands salons, sont « the place to be ». On y croise des auteurs, des lecteurs, des chroniqueurs, bref, c’est l’espace de rendez-vous à ne pas manquer.
Je fais la file patiemment pour aller aux toilettes. Mais avant d’entrer dans ma toilette, j’entends une jeune femme m’interpeller : « Mais, vous êtes Lucie Castell ? ».
Je réponds un bref oui, car mon envie pressante ne cesse de croître. Néanmoins, cela ne semble pas freiner la demoiselle qui m’explique son objectif : me rencontrer, faire une interview pour son blog, etc.
L’urgence s’imposant, je rentre dans une toilette pour soulager ma vessie, alors que nous continuions notre discussion par de là la cloison.
Ces moments improbables existent bel et bien…
Parce que, sincèrement, qui discute avec une inconnue, tout en faisant pipi ?
Moi, oui !
Cette anecdote-là fait partie de mes grands moments de solitude. À la dédicace d’un de mes romans Feel Good — comédie romantique, je rencontre une dame qui souhaite un autographe. Elle m’explique avoir découvert mon ouvrage sur le net et lu des chroniques positives. En fait, elle souhaite offrir mon livre à une amie. Cela arrive souvent et j’en suis généralement flattée.
« Soyez drôle », me dit-elle, lorsque j’attrape mon feutre pour le signer. Elle m’annonce d’emblée que ce cadeau a pour objectif de remontrer le moral, faire rire et apporter la joie à son amie. Dès lors, il faut absolument que ma dédicace aille en ce sens.
Je comprends très vite que le cadeau s’adresse à une dame très déprimée qui a déjà tenté de suicider.
Ouille ! Aie !
J’ai une pression de dingue ! Et si je me trompais ? Et si je ne n’utilisais pas les bons mots ? Faire rire, ce n’est pas mon truc. Je ne suis pas humoriste…
J’ai la pression, oui oui.
Pour cette dame, j’ai vraiment fait de mon mieux, mais assurez-vous que mon état de stress était à son comble.
Lors d’une signature d’un livre sous le nom d’Oren Miller, j’accueille un monsieur que je sens nerveux. Je ressens comme une contrariété en lui. Vous le sentez certainement, vous-aussi, quand quelqu’un se sent stressé. Bref, je sens qu’il veut me dire quelque chose et je l’invite à me parler. Il m’explique alors gentiment — mais assurément — qu’il a vu mes livres de romance.
Une déception s’est lue dans ses yeux.
« Pourquoi vous fourvoyez-vous dans la romance ? »
Prise au dépourvu, je ne sais que lui répondre. Je reste — comme souvent — bouche bée. Je lui explique que j’aime écrire dans différents styles et que cela m’amuse de me prêter à d’autres genres littéraires.
D’un air consterné, son conseil abrupt fut celui-ci : « Il faut arrêter ça tout de suite ».
Que dire ? Mais surtout, que pensez ?
Découvrez le podcast où je vous raconte mes anecdotes.
Cher lecteur, chère lectrice, cher lecteur improbable, j’apprécie nos échanges, nos divergences, nos moments de bonheur, continuez à apporter votre brin de folie sur les salons.
Prenez un abonnement Netflix, relisez l’intégrale de la saga Harry Potter… Bref, préparez-vous à passer de longs mois sans réponse des éditeurs.
FLEUR HANA
Choisir un nom de plume, y avez-vous déjà pensé ? Choisir un pseudonyme est une réflexion importante dans sa carrière d’écrivain. En effet, écrire sous un nom d’emprunt, ce n’est pas simplement pour « faire joli » ! Une réelle vision stratégique s’établit en amont, dans le parcours de l’auteur. En fait, c’est l’une des premières questions que l’on se pose en tant que futur écrivain : je le fais sous quelle plume ? Avec quel nom ? Pourquoi ne pas utiliser mon nom de famille ? Comment choisir un bon pseudo ? Ces questionnements viennent très tôt dans la carrière de l’écrivain.
Des problématiques et des enjeux dont on ne soupçonne pas l’existence émergent de ce choix : dois-je prendre un nom d’emprunt ? dois-je garder mon vrai nom, celui de ma carte d’identité ? Comment trouver un pseudo original ? Dois-je garder l’anonymat ? Tout se bouscule rapidement. Vous avez écrit votre premier roman et vous êtes confrontés à ces questionnements intérieurs. Derrière tout cela, une stratégie s’impose.
Conserver son véritable nom ou choisir un nom de plume n’est pas simplement une histoire d’oreille : ça sonne bien ou pas ?
Dès lors, voyons ensemble les différentes problématiques liées à ce choix.
Vivre de sa plume dès le premier roman est assez rare. Les probabilités ne sont pas complètement nulles, mais elles sont assez faibles. Avant de pouvoir vivre de sa plume, vous vivrez sur une période plus ou moins longue, avec un travail alimentaire sur le côté, moyennement passionnant. Si vous avez un job sur le côté, vous avez certainement deux structures professionnelles bien distinctes :
Si vous décidez d’écrire avec votre vrai nom et votre vrai prénom, il n’y aura pas de barrières entre l’identité d’écrivain et votre identité civile. De plus, on le sait, avec internet, il suffit de quelques clics pour trouver tout sur vous et votre histoire. L’anonymat aujourd’hui n’existe pratiquement plus.
En refusant de prendre un pseudonyme, en ne choisissant pas un nom de plume, vous acceptez qu’il y ait une complète transparence entre votre milieu professionnel et votre seconde vie d’artiste. Et donc, vous prenez le risque que vos collègues, votre patron ou vos clients vous posent des questions, à n’importe quel moment, sur votre métier d’écrivain.
Et vous vous exposerez aussi à un jugement de tout un tas de personnes qui sont peut-être à l’opposé du genre dans lequel vous écrivez. Particulièrement, si vous écrivez dans un genre qui n’est pas consensuel. Admettons que vous écriviez dans une niche comme la romance, l’héroïque fantasy, la science-fiction et même de l’érotique, ces genres sont clivants. Vous vous soumettez alors à l’ouverture de débats littéraires auxquels vous n’avez pas spécialement envie de prendre part.
Si vous assumez, c’est génial. Néanmoins, soyez-en conscients et comprenez ce que cela implique. Avec votre véritable prénom, tout sera toujours totalement transparent, tant au niveau privé qu’au niveau professionnel.
Lors d’un salon du livre qui s’appelle aujourd’hui Livre Paris, je dédicaçais sur le stand de mon éditeur. À l’époque, je signais, sous le pseudonyme d’Oren Miller, l’un de mes polars. Et il s’avère que notre stand était collé à un autre stand d’un éditeur de l’imaginaire très connu en France. Un leader dans le domaine ! J’écoutais la conversation entre les éditeurs et celui-ci dit :
« Je ne publie pas d’auteurs avec un nom de plume français parce que ça plombe systématiquement les ventes en Fantasy. »
Chiffre à l’appui, cet homme-là, success-story en puissance dans une maison d’édition très connue, sait de quoi il parle. Et donc, à l’époque, cela m’avait interpellée.
Bien plus tard, je me suis mise à écrire du Feel Good. Donc, j’ai changé d’éditeur. Alors que j’étais connue sous le nom d’Oren Miller, mon éditrice à l’époque m’avait dit
« J’aimerais bien que tu prennes un nom qui soit plus français parce que c’est plus facile à vendre sur les marchés italiens et allemands. »
Et le fait est qu’elle a eu raison, car, effectivement, j’ai décroché ces marchés.
Je vous raconte ces histoires pour vous prouver l’importance d’utiliser un pseudonyme.
Choisir un surnom participe au marketing du livre autour de l’auteur, tout comme le choix d’une couverture ou d’un logo, la description de la 4e de couverture, etc.
Chez les auteurs français, regarder les genres littéraires est assez révélateur. Les auteurs de romance ont des noms et des prénoms avec une connotation plutôt anglo-saxonnes. Alors que d’autres styles littéraires préfèrent un alias ancien, lié à la mythologie, etc. Faites le constat par vous-même à votre prochain passage en libraire, c’est assez flagrant.
Ces questions identitaires frappent tous les artistes. Dans les films des années 20 ou 30, les actrices devaient avoir un nom précis. La première lettre du prénom et du nom devait être pareille. Pensez à Marylin Monroe ou Dorice Day. Cela fait partie de la culture du spectacle.
Que se passe-t-il lorsque vous écrivez dans plusieurs genres ? Gardez-vous un nom commun à vos différents ouvrages ? Changez-vous de nom d’artiste selon le genre ?
Si vous gardez votre nom civil – celui de votre acte de naissance – du début à la fin, l’avantage est que votre propre nom circule toujours : dans les maisons d’édition, chez vos lecteurs, chez le blogueur très connu ou la blogueuse littéraire qui fera vivre votre livre.
Choisir un nom de plume, c’est stratégique !
Quel que soit votre style littéraire, vous êtes toujours la même personne derrière la plume. Le gros inconvénient est la vision française.
En France, les professionnels du milieu éditorial — éditions, commerciaux ou libraires — ont beaucoup de mal à croire qu’un auteur puisse exceller dans un plusieurs genres. Vous pourriez presque passer pour un auteur ou une autrice instable.
Garder son nom patronymique ou trouver le bon pseudo demande réflexion. Posez-vous dès lors les bonnes questions avant de publier votre ouvrage. Vous pourrez alors dire « j’ai écrit sous le pseudonyme… »