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stratégie et nom d'auteur

Le rapport entre nom d’auteur et vente de ton roman

Lorsque tu publies ton livre, tu as le choix entre garder ton nom civil ou prendre un nom d’emprunt. Ce nom d’auteur est appelé un pseudonyme ou un nom de plume.

Tes lecteurs n’auront jamais à savoir qu’il ne s’agit pas de ton vrai nom. Ce nom est le pilier de ton identité d’auteur telle que tu la présentes au monde. Il participe de la relation que tu établis avec ton lecteur.

Mais a-t-il un rôle marketing ?

Le nom d’auteur a-t-il un rôle stratégique dans la vente de tes livres ?

C’est la question à laquelle nous répondons dans cet épisode.

1. L’importance du nom d’auteur pour les lecteurs

Il n’y a aucune preuve que le nom d’auteur joue un rôle dans la vente du livre.

Tu peux être rassuré si tu avais peur de faire un mauvais choix ! Il n’y a pas de modèle à suivre, et cela vaut pour tous les genres littéraires.

Il est important de choisir un nom d’auteur avec lequel tu seras à l’aise, un nom que tu peux pleinement assumer et promouvoir.

Les premiers éléments de la vente du livre sont :

  • La couverture (qui doit être conforme aux tendances du genre du roman) ;
  • Le titre (qui doit, lui aussi, renseigner tout de suite sur le genre) ;
  • La 4e de couverture (et la fiche produit pour la vente en ligne).

Le nom d’auteur n’interpellera qu’un petit nombre de lecteurs, d’une façon totalement imprévisible.

2. Choisir un nom d’auteur anglo-saxon ?

Pour certains segments du marché dominés par les anglo-saxons, des auteurs ont pu choisir de prendre un nom à consonance américaine. Leur postulat : les lecteurs favorisent les romans écrits par les auteurs anglo-saxons.

C’est un raisonnement qui a même été encouragé par certains éditeurs en littérature de l’imaginaire.

Attention à ne pas faire un raccourci erroné : la domination du marché par des auteurs américains dans les segments concernés a longtemps été accentuée par des éditeurs qui préféraient traduire des livres top de vente aux Etats-Unis, plutôt que de signer de nouveaux auteurs francophones.

Cette pratique, combinée à quelques grands succès américains chaque année, à la fois livresques et cinématographiques, biaise l’interprétation du marché.

Une fois encore, il n’y a pas de preuve tangible qu’un nom d’auteur à consonance américaine sera un levier dans le choix d’achat des lecteurs. De plus, les éditeurs rouvrent leurs portes plus massivement aux auteurs francophones.

N’oublie pas que tu endosses une identité sur laquelle on pourra t’interroger. Tes lecteurs n’auront sûrement pas un jugement négatif sur le fait que ton nom est anglo-saxon. Mais il faut que tu sois prêt à ce qu’ils pensent tous au premier abord que tu n’es pas francophone et qu’ils t’interrogent à ce sujet.

3. Choisir un nom de femme ou un nom d’homme ?

Dans des segments du marché dominés par des hommes ou par des femmes, est-ce que prendre un nom de femme ou un nom d’homme joue sur les ventes ?

Il n’y a, une fois encore, pas de preuve d’une relation de cause à effet entre le genre du nom d’auteur et le choix d’achat des lecteurs.

Pendant des siècles, de très nombreuses femmes ont écrit sous des noms d’emprunt masculins pour éviter les préjugés et la discrimination d’une société savante dominée par les hommes et faite pour eux. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Certains préjugés ont la vie dure, notamment dans des genres comme la SF ou l’Heroic Fantasy, perçus comme très masculins. Mais les mentalités changent. Les lectrices sont de plus en plus nombreuses, ainsi que les autrices.

Si tu es une femme, je t’encourage à ne pas partir du principe que les lecteurs te bouderont si ton nom d’auteur est féminin. Tu ne veux pas une relation avec eux basée sur la peur et le préjugé. Ceux qui auraient un problème avec une femme écrivain méritent-ils vraiment d’être tes lecteurs ?

De même, si tu es un homme qui écrit dans un genre où les autrices et lectrices sont surreprésentées, à savoir la romance, je t’encourage à ne prendre un nom féminin que si tu souhaites explorer une identité féminine et pas dans une démarche stratégique. Oui, tu subiras les préjugés de certaines lectrices qui souhaitent rester dans l’entre-soi féminin. Mais veux-tu qu’elles soient tes lectrices ?

4. L’importance du nom d’auteur pour les éditeurs

Le nom de plume n’est pas un critère de sélection de ton roman lorsque tu l’envoies aux éditeurs. 

D’ailleurs tu peux soumettre un roman avec ton nom civil et ensuite décider de prendre un nom de plume.

L’éditeur préférera connaître ton nom de plume à la signature de ton contrat ou peu après. Son objectif est de pouvoir parler de ton roman le plus vite possible aux équipes commerciales une fois qu’il t’a signé.

Mais il peut y avoir des exceptions. Tant que la maquette n’est pas finalisée et le livre envoyé à l’imprimeur, un changement est possible. N’hésite pas à en parler avec lui si tu hésites, il pourra te conseiller.

Si tu as déjà publié dans un genre très différent du roman que tu lui proposes (un genre pour lequel les lectorats ne se croisent pas), il te conseillera sûrement de changer de nom d’auteur.
Ceci pour plus de lisibilité marketing.

Mieux vaut d’ailleurs lui soumettre le roman directement avec un nouveau nom pour t’éviter des éditeurs qui auraient des préjugés sur d’autres genres, en particulier si tu veux publier en littérature généraliste. Au moins, bien sûr, de pouvoir présenter des antécédents de vente intéressants qui seront un argument à ta signature.

5. Nom d’auteur et branding

Alors, le nom d’auteur n’a aucune importance ? Tu peux choisir tout ce que tu veux sans conséquence ?

Je peux quand même te donner quelques conseils pour t’aider dans ton choix. Le nom d’auteur fait partie de ton image de marque, ton branding. Je t’encourage à le penser comme une marque.

  • Attention aux homonymes : tu ne veux pas qu’il y ait dix autres auteurs qui s’appellent comme toi, surtout pas dans le genre dans lequel tu écris.
  • Démarque-toi si possible : tu veux qu’on puisse te trouver facilement quand on fait une recherche sur Google ou sur les réseaux sociaux. Prends garde aux combinaisons de noms trop ordinaires, aux noms trop compliqués à écrire et aux homonymes.
  • Pense comme une marque : tu veux que la sonorité soit agréable, mémorable et pas trop compliquée. 
  • Pense à l’écosystème de tes réseaux : tu vas certainement te créer une adresse email avec ce nom, faire un site web avec le nom comme URL, créer un compte sur les réseaux sociaux. Le nom que tu convoites est-il disponible sur tous ces supports ? Ou une variante ?
  • Pense clarté et simplicité : favorise le bouche à oreille en choisissant un nom qui se prononce et se mémorise facilement. Demande à tes proches de prononcer le nom et comment ils l’épelleraient instinctivement.

Les grands points de la conversation :

– Le nom d’auteur n’est pas un élément marketing pertinent
– Les lecteurs et les éditeurs ne lui portent pas un grand intérêt
– Le genre et l’origine du nom sont des éléments de ton identité d’auteur
– Le nom est comme une marque que tu t’appropries

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