Pour comprendre comment réussir le personnage d’un roman, attardons-nous d’abord sur les ingrédients d’un bon livre. Le succès d’un roman repose souvent sur le charisme d’un ou plusieurs personnages. En réalité, la réussite d’un ouvrage repose sur l’équilibre entre l’histoire et le personnage du roman. Parfois, l’histoire n’est pas intéressante, mais le personnage central est si passionnant et touchant qu’on le suivrait dans n’importe quelle histoire littéraire.

Le lecteur doit s’identifier au personnage. Si le personnage principal ne vous intéresse pas, l’histoire ne vous captivera pas. Pour écrire un roman qui cartonne, l’écrivain doit réussir à sculpter un héros.

Le personnage de roman doit-il être un héros ? 

Personnellement, je préfère le terme protagoniste plutôt que héros ou héroïne. Avec ce dernier, on évoque, dans l’inconscient collectif, des qualités intrinsèques fortes. Le héros est généralement fort, beau, droit, avec un sens du bien, etc. À son contraire, l’antihéros est un personnage aux anti-qualités très marquées, comme l’alcoolisme, la malhonnêteté, le côté roublard et coléreux, etc. Même s’il s’engage à faire le bien, l’antihéros est un personnage très cliché. Ces termes de héros ou antihéros sont très restrictifs, car il oblige l’auteur à enfermer son personnage dans une case.

Et c’est contre-productif…

Les personnages d’un récit doivent être mémorables, voici comment y arriver :

1. Comment réussir le personnage ? Créez une fiche de personnage !

Pour définir votre personnage, soyez dans le détail aussi bien que dans la nuance. Pour ce faire, créez une fiche de personnage complexe avec le plus de précision possible. De son parfum à l’intonation de sa voix, de sa qualité primaire à son défaut le plus choquant. Soyez réaliste, soyez vrai avec votre protagoniste. Le lecteur devra se le représenter facilement.

Allez au-delà de vos connaissances et faites un schéma global et complexe. Définissez sans équivoque sa mission de vie, son éthique, ses liens avec les autres personnages, son évolution dans le roman, etc. Ne laissez passer aucun détail. 

En rédigeant une fiche complexe, vous évitez de vous perdre dans votre propre récit. 

Sa carte d’identité : 

  • Son nom ;
  • Son prénom ;
  • Son âge ;
  • Sa date de naissance ;
  • Son sexe ;
  • Sa famille ;
  • Son orientation sexuelle ;
  • Sa scolarité ;
  • Son engagement social ;
  • Sa taille ;
  • Son poids ;
  • Sa couleur de cheveux ;
  • Son signe astrologique ;
  • Son état de santé ;
  • Son style vestimentaire ;
  • Sa langue maternelle ;
  • Ses sports pratiqués ;
  • Ses passions ;
  • Ses habitudes de langage ;
  • Ses tocs ;
  • Ses défauts ;
  • Ses qualités ;
  • Son plat préféré.

Pour vous aider, cherchez des visuels sur Pinterest. Imprimez-les.

2. Nuancez votre protagoniste

Avant d’entamer l’écriture de votre roman, pensez à identifier votre protagoniste principal. Pour cela, donnez-lui un nom, une fonction, un style vestimentaire. Rendez-le crédible et captivant. Évitez à tout prix la platitude et le manque de charisme.

Pour qu’un personnage soit vrai aux yeux des lecteurs, donnez-lui de la nuance. De ses traits de personnalités à ses traits physiques. Les protagonistes, soit on les aime, soit on les déteste. Pourquoi ? Car ils semblent réels, vrais et humains.

Rendez-les crédibles aux yeux du monde.

L’empathie et l’émotion naissent de la fêlure. Sans nuance, sans couleur dans la personnalité du personnage, le lecteur s’ennuiera. Il doit vivre les personnages.

3. Donnez-lui de la cohérence

Le personnage captive seulement si le lecteur parvient à le comprendre. Le lecteur doit trouver les actions de ses personnages cohérents. Même dans une histoire fantastique ou de science-fiction, le lecteur doit pouvoir se mettre à la place de son héros. Prenons l’exemple d’un protagoniste qui s’habille en costume et cravate au début d’une histoire et qui la termine, sans raison particulière, vêtu dans un style gothique. Si la narration ne l’explique pas, il y a une incohérence dans le genre du personnage. Cela peut se poser sur différents points : le langage, les actions, etc.

4. Offrez-lui un bagage 

Le protagoniste ne commence pas sa vie avec votre histoire. Avant d’intégrer les pages de votre roman, il aura déjà un vécu, un background. Son histoire crée sa valeur. Écrivez l’histoire de votre héros, pour vous. Uniquement pour vous. Depuis sa naissance, jusqu’à ce jour, connectez-vous à sa vie et mettez-vous dans une proximité.

Soyez son intimité et révélez sa vérité.

En tant qu’auteur, osez demander à votre personnage qu’il vous révèle ses secrets les plus intimes. N’ayez pas peur d’explorer la psychologie de votre protagoniste.

Vous avez encore du mal à vous aligner avec le protagoniste de votre roman ? Ayez recours à un tiers ! L’écrivain est souvent seul, derrière son écran, plongé dans son histoire. Dès lors, il a rarement l’occasion d’avoir une vision extérieure. Obligez-vous à raconter votre histoire et le développement de vos personnages à vos amis ou votre famille. Verbaliser son travail permet de mettre de l’ordre dans ses idées, mais aussi de sentir les incohérences. N’ayez pas peur de conforter vos idées au monde.

Lucie Castel

Pour écouter le podcast lié à cet article

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