Écoutez l’épisode :

vivre de son écriture

(Bien) vivre de sa plume : rêve ou réalité ?

Petit rappel sur la rémunération des auteurs

Aucune profession artistique ne s’accompagne de la sécurité d’un salaire fixe, à moins d’être employé dans une entreprise. L’écriture n’échappe pas à cette règle.

La rémunération d’un écrivain publié traditionnellement va dépendre du risque que souhaite engager la maison d’édition lorsqu’elle le recrute (les à-valoir), qu’on qualifiera de part fixe, et du volume de ses ventes (les droits d’auteur perçus annuellement). C’est la partie variable.

N’hésite pas à consulter notre épisode dédié à ce sujet.

Une grande partie de sa rémunération est donc hors de son contrôle s’il passe par un intermédiaire à qui il confie la vente de ses romans.

Peut-on vouloir être écrivain et vouloir être riche ?

combien gagne un écrivain

Certains jeunes auteurs n’osent avouer qu’à demi-mots qu’ils voudraient bien vivre confortablement de leur plume. Pouvoir faire de l’écriture son métier et donc gagner sa vie comme écrivain, c’est bien. Pouvoir se dégager un revenu au-delà du SMIC, c’est mieux.

Ils n’osent pas parler de leurs prétentions financières :

  • Soit parce qu’ils ont internalisé l’idée que l’art doit transcender le matériel, et donc que l’amour de l’écriture devrait les faire se satisfaire de toute rémunération.
  • Soit parce qu’ils sont convaincus que de toute façon, on ne peut pas devenir riche en étant écrivain.

Evacuons très vite le cliché de l’artiste émancipé de la société de consommation qui ne doit pas vouloir s’enrichir grâce à l’art.

Il n’y a aucune amoralité à vouloir gagner sa vie confortablement et pas juste survivre lorsque l’on est écrivain. Il n’y a pas de perversion inhérente à l’argent qui corromprait l’écrivain ou son œuvre. Un artiste qui veut gagner de l’argent n’est pas un vendu.

Auteurs populaires et littérature commerciale

On parle parfois de littérature « commerciale », comme on peut le faire pour la musique. S’entend une littérature sans grand travail sur le texte, qui suit les modes du moment, pour une lecture facile du plus grand nombre. Des romans qui se vendent par milliers et qui seraient calibrés pour la vente plutôt que des œuvres qui enrichissent le patrimoine littéraire.

Je t’invite à remettre en question ce cliché du roman commercial pour la simple et bonne raison que si l’on savait faire des romans qui se vendent à coup sûr par milliers, nous aurions donc la recette marketing du best-seller. Ce qui n’est pas le cas (certainement à la grande déception des auteurs et des éditeurs !) Sans parler du jugement élitiste qui réduit les lecteurs de ces livres à une masse ignare.


Non, l’auteur n’est pas condamné à la misère

S’il n’y a pas amoralité, n’y a-t-il tout de même pas contradiction à vouloir être écrivain et être riche ?

faire fortune comme écrivain

Un écrivain peut gagner sa vie… au bout de plusieurs années

On ne devient pas écrivain si on veut s’enrichir rapidement. Un écrivain doit être prêt à ne pas pouvoir se dégager une rémunération conséquente pendant plusieurs années avant de pouvoir vivre confortablement des seuls revenus de son écriture.

La carrière d’écrivain en maison d’édition se construit sur le long terme. L’auteur augmente ses revenus année après année, roman après roman, avec travail et persévérance, en proposant des textes que les éditeurs pourront vendre et promouvoir le plus facilement possible.

L’auteur ne peut pas prédire ses gains, surtout quand il commence. Et ses ventes vont forcément fluctuer d’une année sur l’autre. Il n’a pas la sécurité de savoir à coup sûr quels seront ses revenus sur le moyen et le long terme.

Mais une fois sa carrière lancée, il gagne en visibilité sur ce qu’il est en capacité de négocier pour ses à-valoir ou ce qu’il peut espérer faire en volume de ventes. Il peut recevoir des commandes de la part d’éditeurs et il peut avoir construit le réseau et la notoriété pour être appelé pour diverses tâches connexes, comme le ghostwriting et l’écriture de scénarios.


Le plafond de verre de la richesse pour un écrivain

Mais combien peut-il espérer toucher ? Sera-t-il jamais riche ? Peut-on faire fortune en étant écrivain ?

salaire d'écrivain

Répondre à cette question nous demanderait déjà de définir ce que l’on entend par riche et faire fortune.

Si notre point de référence est un salaire annuel à 6 chiffres, alors oui, très peu d’écrivains atteindront ce niveau de revenus en passant seulement par l’écriture traditionnelle. Ce n’est pas impossible, mais c’est de l’ordre de l’exception sur la totalité des écrivains publiés.

Il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus. Ne le nions pas. Mieux vaut ne pas prendre J.K Rowling ou Stephen King comme seuls modèles pour sa propre réussite. Les adaptations au cinéma, les publications en 15 langues et les lignes de jouets tirés de nos personnages… De la même façon que tous les entrepreneurs ne deviennent pas Jeff Bezos, tous les auteurs ne seront pas George R. R. Martin.

Par contre, un auteur dont les livres se classent régulièrement parmi les best-sellers, les meilleures ventes de son genre, peut espérer au bout de plusieurs années cumuler des droits d’auteur à hauteur de plusieurs dizaines de milliers d’euros chaque année. Soit l’équivalent d’un salaire de cadre.

Comment augmenter ses revenus quand on est écrivain ?

Le travail de l’éditeur

Avant même de se pencher sur ce que l’auteur peut faire par lui-même, rassurons-nous sur la capacité des éditeurs à vendre les livres. Plus le nombre des ventes est élevé, plus l’auteur touche d’argent.

Les éditeurs ne sont pas seulement des professionnels du texte, ils sont ou travaillent en collaboration avec des spécialistes du marché du livre. Il y a des éléments marketing qui vont multiplier les chances qu’un livre trouve le maximum de lecteurs.

le métier d'écrivain

Pour multiplier les chances de vendre, les éditeurs peuvent soigner les points suivants :

  • Rendre le livre attractif : une bonne couverture (celle qui informe les lecteurs sur le genre du livre et répond aux codes esthétiques appréciés dans ce genre), un titre accrocheur et une 4e de couverture efficace, sont les éléments classiques et toujours ultra efficaces d’un livre qui se vend bien.
  • Rendre le roman visible : un roman omniprésent dans le paysage du lecteur est un roman qui a plus de chance d’être acheté (têtes de gondole dans le commerce, publicités dans les médias et sur les réseaux sociaux, partenariats avec des booktubeurs ou booktokeurs, distribution dans de nombreux points de vente).
  • Multiplier les formats : le format poche est toujours un atout. Mais le roman peut être proposé aussi en format numérique, et pourquoi pas en audio book.

S’il n’a pas la main sur la promotion de son livre, l’auteur peut tout de même garder un œil sur ce que l’éditeur prévoit et sur ce qui est défini dans les engagements contractuels.

Ce que l’auteur peut faire de son côté

Plus sa carrière avance, plus l’auteur aura le levier de ses chiffres de vente et de son réseau de connaissances pour signer avec des éditeurs qui lui permettront une distribution et une promotion plus importante de ses romans.

Il sera aussi en mesure de négocier de meilleurs contrats et des à-valoir plus intéressants.

Il verra s’il a intérêt à conserver certains droits d’exploitation pour les proposer à d’autres éditeurs, par exemple les droits poche, les droits numériques ou encore les droits de cession à l’étranger.

Mais d’abord et surtout, les points de contrôle de l’auteur sont le nombre et la qualité des romans qu’il écrit. Il faut plus de temps pour gagner sa vie comme écrivain quand on propose un livre toutes les années et demi à l’édition que quand on en propose un tous les 8 à 10 mois.

Et l’autoédition, nouvel Eldorado ?

De meilleures chances de gagner sa vie avec sa plume

L’autoédition a fait un énorme bon en avant depuis les années 2010. Longtemps reléguée à de la littérature de seconde zone d’auteurs refoulés par les maisons d’édition, elle gagne ses lettres de noblesse. Surtout, elle attire des écrivains toujours plus nombreux, y compris des écrivains déjà publiés en maison d’édition.

Pourquoi ?

  • D’abord parce que la qualité des livres autoédités n’a cessé de se rapprocher de celle des romans publiés traditionnellement, au moins pour ce qui est des formats numériques. Les auteurs indépendants se professionnalisent. Ils se forment, ils font appellent à des graphistes et à des correcteurs. Ils étudient le marketing.
  • Ensuite, parce que l’auteur autoédité gagne bien plus d’argent sur la vente de chaque livre. Jusqu’à 70% du prix du livre, contre 8 à 12% en édition traditionnelle.

A niveau de ventes égal, l’auteur autoédité gagne bien plus d’argent que l’auteur en maison d’édition.

gagner sa vie en autoédition

Dans mon article sur la rémunération des écrivains, j’évoquais déjà la question des revenus mais aussi des frais d’un auteur autoédité. Attention à bien prendre en compte tous les aspects qui vont avec la création d’une entreprise ou d’une micro entreprise.

Il n’en reste pas moins, qu’un auteur autoédité qui cartonne va se dégager un salaire bien plus rapidement qu’un auteur en édition traditionnelle. Et ce salaire peut être conséquent s’il a un rythme de publication soutenu dans l’année.

Mais c’est un métier qui dépasse celui d’écrivain

Si la disparation des intermédiaires que sont les éditeurs et les distributeurs assurent à l’auteur un maximum de gains, cela se fait parce qu’il en revêt les casquettes.

L’auteur autoédité n’est pas seulement un auteur. Il est un pro du marketing du livre sur le Web. Il pense toute la stratégie de promotion et de communication de son livre.

Es-tu prêt à te former et à moduler ton temps entre l’écriture et la gestion de ta stratégie commerciale ?

Es-tu prêt à avoir un rythme de publication encore plus soutenu qu’en édition traditionnelle ?

Je pense qu’il est important de ne surtout pas voir l’autoédition comme la réussite assurée de gagner sa vie facilement en tant qu’écrivain. Le travail est énorme.

De même que parfois un livre sur lequel les éditeurs misent ne rencontre pas le succès, les flops arrivent en autoédition malgré tout le travail de l’auteur.

Il faut du temps pour perfectionner sa stratégie. Il faut faire de nombreux tests pour comprendre ce qui attire le plus l’œil du lecteur. Bref, il ne faut pas être dans l’urgence d’atteindre le niveau de revenu auquel on aspire dès ses premiers romans.

En conclusion !

En conclusion : si tu veux tout faire pour te dégager le maximum de revenus en tant qu’écrivain, je t’encourage à envisager l’hybridation. Publie en maison d’édition et forme-toi à l’autoédition pour jouer sur les deux tableaux !

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Les grands points de la conversation :

– Tu as le droit de vouloir être un artiste et de vouloir être riche
– Il n’y a pas de formule mathématique pour faire un best-seller
– Aucun roman n’est interchangeable avec un autre
– La bonne couverture interpelle le bon lectorat
– Un auteur n’a pas le contrôle sur les ventes mais il peut agir sur sa carrière
– Oui on peut gagner sa vie en étant écrivain

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